Fanakit | Montages | Mc Donnell Douglas F-4S Phantom II Italeri 1/72ème

PHANTOM II F-4S

U.S. NAVY – VF-301MIRAMAR

 

 

F4S_ita.jpgLe Phantom II est sûrement un des avions les plus marquants du XXème siècle. On ne compte plus les pays exploitant ou ayant exploité cet appareil  dans le monde. En 1975, j’ai eu la chance de séjourner en Alaska. Il m’arrivait de passer devant la base d’Elmendorf à Anchorage où j’y ai vu bon nombre de fois ces avions mythiques à l’atterrissage laissant derrière eux leurs deux traînées de fumée si caractéristiques du « smoker ». A l’époque ils portaient une livrée sud-est asiatique avec une magnifique gueule de requin très impressionnante. Ma passion pour ce guerrier vient du jour où j’ai pu les approcher et m’asseoir sur le siège du pilote à l’occasion d’une journée porte-ouverte sur cette immense base de l’U.S. Air Force.

 

Aujourd’hui, c’est d’un modèle de la marine américaine dont je vais parler et plus précisément d’un F-4S basé sur la base aéronavale de Miramar en 1983. Le F-4S est un F-4J amélioré dont la caractéristique la plus visible est sans doute les becs de bords d’attaque plus proéminents en bouts d’ailes. Le modèle présenté ici est une maquette du fabricant Italeri qui commence à dater.

Commençons par le tour du propriétaire :

-  Le plastique typique de la marque italienne est vraiment très tendre et attention au coup de cutter ;

-  La gravure est en relief et ne correspond pas toujours à la réalité ;

- Le cockpit était bien détaillé pour l’époque avec des sièges fournissant une bonne base de travail.Les tableaux de bords sont convaincants à condition de s’appliquer sur la peinture des détails en relief et les manches de pilotage sont superbes. Par contre, s’agissant d’un avion marin, la paroi capitonnée se trouvant sur la droite du navigateur n’est pas reproduite et les consoles latérales laissent apparaître des jours visibles malgré l’exiguïté du cockpit ;

-   Les formes de l’appareil sont bien respectées et son armement est complet ;

-   Les décorations proposées apparaissent au dos de la boîte et concernent un F-4S dela VF-301 ou un F-4S dela VMFA-232 du corps des Marines.

-    Le nombre de pièces limité laisse entrevoir un montage assez facile de la bête.

 

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PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_012.jpg PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_001.JPG PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_002.jpg

La majeure partie du travail se situe dans le cockpit où j’ai entrepris d’allonger les consoles et fabriquer la cloison séparant le pilote du navigateur pour faire disparaître les jours béants dans cet espace. J’ai découpé une pièce en carte plastique aux mesures approximatives d’un pied à coulisse. Ensuite j’ai tracé avec un crayon à papier les arrondis toujours approximativement puis, par petits coups de lime, j’ai fini le travail jusqu’à jointure complète avec les deux fuselages. Le reste du cloisonnement est aisé puisqu’il s’agit de parties rectilignes qu’il suffit d’allonger. Une fois le montage bien sec, j’ai poncé les consoles latérales pour obtenir une surface plane. Il est temps d’ajouter les détails les plus visibles à l’échelle : poignées des gaz, quelques boîtiers par ci par là pour remplir un peu l’espace. Attention à la cabine du NOSA qui n’a pas accès à la console droite remplacée par une cloison capitonnée. Pour la créer, je me suis aidé d’une pièce la reproduisant sur une maquette Hasegawa. Elle m’a permis de tracer le gabarit et de copier les détails reproduits avec du métal autocollant gravé avec la pointe d’un crayon pour le capitonnage et des chutes de plastiques pour le reste. Les documents photos sont indispensables pour cette étape.

Les sièges éjectables demandent un peu de détaillage pour être très présentables. Le seul souci est de faire disparaître le joint de collage en plein milieu de l’axe vertical. Un bon mastique et un peu de patience arrive à bout de cette besogne. J’ai remplacé les poignées d’éjection par du fil de cuivre. Il faut couper ce détail, percer avec un forêt des trous dans la partie haute du siège pour y insérer le fil métallique mis en forme autour du manche d’un pinceau. Ainsi, l’ensemble est solide et le fil de cuivre permet une courbure de ces poignées comme dans la réalité. Les harnais sont reproduits avec du papier aluminium autocollant découpé en bandelettes et mis en forme avec une pince de précision. Les boucles sont fabriquées avec des chutes de fil de cuivres collés à la colle cyanolite.

Le plus important dans la reproduction d’un intérieur n’est pas la précision du détail trop petit à cette échelle mais plutôt le coup d’œil rendu par une peinture soignée des détails.

Pour ce détendre après ce long travail minutieux, je vous propose une longue séance de gravure à l’aide d’un plan de l’ouvrage « Details & scale » traitant du sujet. Je me sers de la gravure existante comme base de départ en vérifiant sa fidélité par rapport au plan. Les lignes erronées sont supprimées par ponçage et corrigées avec un crayon gras. Seulement à l’issue je regrave le plastique vraiment très tendre. Une simple pression sur l’outil suffit sinon gare aux caniveaux ! Au début le travail paraît grossier mais après un ponçage général au papier à poncer fin la gravure apparaît fine et change vraiment l’aspect de votre maquette. J’ai un peu plus insisté sur les parties proches d’un joint de collage qui sera à nouveau poncé pour ne pas perdre la trace de la ligne de structure.

Le reste du montage est classique. L’ajustage des pièces est moyennement bon et demande beaucoup d’attention pour éviter un surcroît de mastique. Le tendreté du plastique est un atout si vous utilisé de la colle liquide qui soude littéralement les parties entre elles. C’est la partie avant qui réclame le plus d’attention pour bien profiler le fuselage avec le nez. N’oubliez pas que cette partie est en première ligne des regards. Il faut donc soigner le ponçage et la gravure séparant l’avant du nez.

Un petit détail manquant sur le modèle italien est la reproduction des crochets de l’élingue sous l’avant des ailes permettant le catapultage. Là aussi j’ai copié la maquette Hasegawa pour recréer ce détail. J’ai creusé le plastique avec une fraise boule à très basse vitesse et j’y ai placé une chute de plastique en guise de crochet.

L’équipement des trains d’atterrissage en conduites hydraulique avec du fil de cuivre amène un peu de détail à cet endroit. Seules les conduites principales ont été refaites. Inutile de perdre du temps dans ce qui ne se voit guère. Par contre, je conseille de coller la trappe de train principale avec la jambe pour renforcer la tenue de celle-ci toujours à cause de la tendresse de la matière un peu trop souple à cet endroit précis. Les autres portes de trains ont reçu des pattes de plastiques discrètes dépassant légèrement pour pouvoir les coller à flanc des logements avec plus de solidité. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour arriver à les faire tenir en place avec une infime quantité de colle cyano. Ainsi, le transport de votre maquette est moins périlleux…. Une autre partie à renforcer est celle accueillant les deux tuyères. Cette partie manque de matière au niveau du joint aile/fuselage et risque de céder au moment de l’installation de la tuyère. Pour me rassurer, j’ai collé une bande de plastique à l’intérieur du joint afin d’épaissir suffisament l’endroit sans gêner le passage de la tuyère.

F-4S Ita-plans.JPGLa décoration que j’ai choisie provient de la boîte. Il s’agit d’un Phantom de Miramar portant un camouflage spécial constitué de différents tons gris-bleu basse visibilité au schéma rectiligne. Je me suis basé sur un plan couleur trouvé sur le net qui me paraissait plus précis que celui de la boîte. Il comporte une couleur supplémentaire de gris clair que j’ai pu constaté sur certaines photos. A ce propos, les documents photographiques sont assez rares et il semble qu’il y ait eu plusieurs schémas différents expérimentés. Je ne garantis donc pas l’exactitude des couleurs employées. D’après mes recherches, je suis convenu des teintes suivantes :

 

FS 35164 : HU 144

FS 36375 : HU 127

FS 36440 : HU 129

FS 36231 : HU 140

PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_003.jpg PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_004.jpg PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_005.jpg PhantomII F-4S VF301-ITALERI-72_006.jpg

J’ai peints le modèle avec des caches en papier pour obtenir des lignes de séparation diffuses. Ces caches sont collés avec du scotch doubles faces enroulées pour garder un léger espace avec le plastique. La buse de l’aérographe est orientée à 90° du cache pour avoir une séparation nette mais pas trop. Les teintes utilisées sont toutes de la marque Humbrol et sont peut-être à éclaircir légèrement d’après les photos. Après un passage général de vernis brillant, j’ai posé les décalques qui sont très fins. D’ailleurs, cela m’a valu une grosse frayeur avec la flèche rouge de dérive qui s’est mise en vrac. Il m’a fallu une sacrée dextérité et beaucoup de chance pour rattraper la bévue. J’ai replongé le motif dans l’eau et avec la pince à épiler j’ai patiemment déplié la décalcomanie déchirée légèrement pour la reposer sur son support papier. Puis je l’ai refaite glisser sur la maquette en limitant les déplacements au maximum avec beaucoup d’eau. Une fois positionnée, j’ai épongé l’eau avec un mouchoir en papier en une seule fois et sans appuyer pour ne pas risquer de me retrouver avec le décalque au bout des doigts ! Pour finaliser le travail de peinture, je repasse en général deux couches de vernis. Une en brillant pour emprisonner les décalques puis une deuxième satinée pour éclaircir et uniformiser les teintes.

Les travaux de finition consistent à mettre les derniers détails fragiles comme l’armement, les tubes pitots sur le bord de dérive et autres petites antennes fabriquées en carte plastique.

En conclusion, le modèle Italeri a un très bon rapport qualité/prix. Les formes caractéristiques du Smoker sont bien reproduites et le montage n’est pas si difficile qu’il n’y paraît. La regravure du kit et une finition soignée suffisent à rendre cette maquette très attrayante. De plus elle est facile à trouver dans nos contrées provinciales.

 

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Maquette Patrick Bouchenard

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